En bourse, les investisseurs ont pris l’habitude de catégoriser les actions en valeur de plusieurs groupes. On parlera de valeurs de croissance pour les sociétés qui progressent plus vite que l’économie réelle. De valeurs défensives pour celles qui ont la capacité de bien se comporter dans les crises économiques, et en contrepartie d’être en retrait dans les phases de croissance. De valeurs cycliques pour les actions qui vont suivre les cycles économiques.
Et enfin, de valeurs de rendement pour les actions qui ont la capacité sur le long terme d’être en croissance et de distribuer des dividendes, donc de générer des rendements.
Dans un contexte plutôt incertain où les dividendes sont rabotés, où les perspectives économiques n’offrent aucun opportunité, on peut se demander s’il faut encore s’intéresser à ce type de valeur ? c’est ce que vous allez découvrir dans les lignes qui suivent.
Classifions les valeurs de rendement
En temps normal, les valeurs de rendement sont des actions prisées des investisseurs, qui eux, ne cherchent pas essentiellement de la croissance mais davantage de la stabilité à long terme et un retour sur investissement fréquent (le dividende).
La motivation des acheteurs est donc plutôt prudente, voir défensive.
Attention toutefois, les valeurs de rendement ne sont pas spécifiquement celles qui distribuent le plus de dividende. Les valeurs immobilières ont, par exemple, la capacité d’opter pour le statut SIIC (Société d’Investissement Immobilier Côtée) pour bénéficier d’avantages fiscaux. En contrepartie, elles se doivent de distribuer 85% de leurs résultats d’exploitation et 50% de leurs plus-values aux actionnaires. Cette contrepartie les oblige à présenter un dividende élevé.
Le statut SIIC les rend inéligibles au PEA (Plan Epargne en Action). Mais savez-vous vraiment de qui je parle ? Il s’agit des célèbres Unibail-Rodamco-Westfield, Altarea, Klepierre, Gecina… et bien d’autres.
Alors les valeurs de rendement, c’est qui au juste ?
Je n’ai pas voulu brûler les étapes. On sait maintenant que le rendement à lui seul ne permet pas de classifier une entreprise généreuse dans cette catégorie.
Le secteur des télécoms avec Orange et Bouygues, le secteur du luxe avec LVMH et Kering ou encore le secteur pétrolier avec Total et Shell, constituent des bons candidats (bon rapport croissance régulière / distribution de dividende).
Mais je sais que vous n’avez pas oublié la problématique de notre introduction : dans ce contexte économique incertain, faut-il s’intéresser aux valeurs de rendement ? On y va.
Pourquoi s’intéresser aux valeurs de rendement ?
En faite c’est assez simple et logique, vous allez tout comprendre.
Le mini-crack du coronavirus à fait baisser le coût d’acquisition des actions.
C’est mécanique, quand le prix d’une action baisse, si le dividende reste identique, le rendement augmente.
Dans le cas d’Orange, Stéphane RICHARD, actuel PDG avait annoncé vouloir retrouver un dividende de 0,70€ par action quand celui-ci avait été réduit à 0,50€ par action en raison du coronavirus.
Quand on prend en compte une baisse de l’action de 40% des suites du mini-crack du coronavirus, un dividende de 0,50€ par action offre toujours 5,2% de rendement.
Les perspectives me semblent bonnes. Orange ne peut être significativement impacté par le virus, et un retour au niveau de dividende précédemment défini offrirait 7,36% de rendement.
Parce que vous avez une vision long terme.
Il est toujours regrettable de voir une bonne partie des actionnaires s’en aller à chaque baisse de dividende alors que cette stratégie nécessite une vision long terme.
C’est donc un avantage pour nous.
Avec une sélection fine de valeurs durables, il y aura pour les investisseurs des occasions de se replacer dans les mois ou années à venir. En étant déjà investi, vous profiterez alors des regains d’intérêt, donc d’une croissance de l’action.
On peut prendre l’exemple de la valeur Total qui ressemble étrangement au graphique d’Orange :
Total s’établit à 28€ et accuse une baisse de 45% depuis mars 2020. Mais le dividende est conservé et l’entreprise annonce vouloir prendre le virage des énergies renouvelables (vision durable).
A 28€ l’action, Total est devenu ultra accessible. La dernière fois que nous avons pu l’acheter à ce prix était en 1999. A court, moyen terme un virage doit s’opérer. Le rendement actuel doit pouvoir supporter une baisse de l’action en contrepartie après déjà 45% de baisse.
Parce qu’il y a des petites pépites.
En général on dissocie les valeurs de croissance qui progressent chaque année à un rythme effroyable et… les valeurs de rendement.
Mais dans le CAC40, les valeurs de croissance peuvent aussi être des valeurs de rendement. C’est le cas de LVMH.
Regardez la croissance de la valeur mobilière depuis plusieurs années :
LVMH a pris l’habitude d’augmenter chaque année ses dividendes, faisant d’elle une valeur dite Dividend Aristocrats.
Le double rendement croissance / dividende fait que cette valeur offre investissement juteux.
Si l’on prend en compte, en plus, son éligibilité au PEA et les avantages fiscaux que l’on peut générer, il y a guère plus rentable.
J’espère avec cet article avoir pu vous démontrer que certaines valeurs de rendement présentent toujours un intérêt.
Bien entendu, toutes ne présentent pas les mêmes caractéristiques. J’ai trouvé sur quelques sites que les valeurs financières (AXA, BNP par exemple) pouvaient être considérées comme des valeurs de rendement. Mais ce sont les premières à s’écrouler quand l’économie est en difficulté. Je les classe plus facilement dans les valeurs cycliques et spéculatives.
Attention toutefois, je vous invite à vous faire votre propre opinion. Je ne suis pas conseiller en investissement financier. Mes partages ne constituent pas des conseils ou recommandations.