Il se peut que les médecins ou dermatologues deviennent de moins en moins vigilants sur la prescription et l’utilisation de la cortisone en crème. Depuis quelques années ces médicaments à appliquer par voie cutanée dans le cas d’un eczéma ou autre problème de peau, sont souvent beaucoup plus dosés que nous ne le pensons.
Certain de suivre les bons conseils des spécialistes, il n’est pas rare de ne pas tenir compte des notices d’utilisations de ces produits, pourtant bien détaillées sur les dangers et effets secondaires par les laboratoires qui les commercialisent.
Zoom sur les crèmes aux corticoïdes
Depuis les années 60, la cortisone dite de synthèse s’est largement popularisée depuis sa découverte. Aujourd’hui, seulement quelques années après, l’usage des dermocorticoïdes (cortisone en crème) reste très commun. Leur prescription est quasi immédiate pour de l’eczéma sans forcément chercher la cause qui provient, dans certains cas, d’une simple allergie évitable au moyen de tests.
A ce jour, les maladies de la peau restent un flou pour la médecine et les scientifiques. Nous ne savons pas encore tout des mystères de ces affections cutanées et des études sont encore en cours. Mais pour ce qui est des crèmes et de leurs composants, nous savons en revanche plus de choses. Il existe de nombreuses études scientifiques sur les dermocorticoïdes ainsi que leurs effets secondaires. Ces effets indésirables ne sont pas toujours visibles au premier abord et peuvent parfois mettre du temps à être décelés.
Dans le cas des maladies cutanées, le problème peut commencer à s’étendre à de plus larges zones. Les médecins n’ont pas toujours le premier reflex de penser aux traitements mais évoquent plutôt une évolution de la maladie, en augmentant souvent les doses. Cela peut rapidement devenir un cercle vicieux. Nombreuses sont les personnes dans ce cas-là, qui se voient un jour devoir être hospitalisées à cause de complications de la peau.
C’est pourquoi nous souhaitons mettre en garde sur l’utilisation prolongée des dermocorticoïdes.
Une peau dite atopique
Par définition, une peau atopique est une prédisposition génétique aux allergies, la rendant beaucoup plus fragile. De nos jours les allergènes sont encore plus fréquents et il n’est pas rare de développer de l’eczéma dit atopique (aussi appelé dermatite atopique). Le nombre de personnes touchées a beaucoup augmenté depuis ces trente dernières années.
Quelques symptômes :
– Rougeurs
– Démangeaisons
- Plaques suintantes
- Croûtes de couleur pouvant varier
- Peau épaissie
- Peau desquamée
Ces signes se manifestent de manière assez locale, sur certaines parties du corps, et par poussées. Cette pathologie n’est pas contagieuse et se déclare souvent vers le plus jeune âge. Elle peut être génétique mais pas que.
Il faut noter que la dermatite atopique disparait le plus souvent toute seule à l’âge adulte. C’est pour cela qu’il vaut mieux opter pour des crèmes hydratantes ou éviter les allergènes, plutôt que d’appliquer de la cortisone ou autres immunosuppresseurs qui risquent d’entretenir la maladie. Il est important de traiter la cause plutôt que la conséquence.
Malheureusement, à l’heure actuelle beaucoup de personnes souffrent de problèmes de peau du fait de leurs traitements sans même l’imaginer.
Etre averti sur la cortisone en va pour sa santé
La cortisone en elle-même reste un puissant anti-inflammatoire. En effet, lorsqu’elle est administrée par voie orale, de nombreuses précautions sont données. Comme par exemple d’éviter le sel, le soleil et surtout de ne pas dépasser un certain délai de traitement. Et pour cause ; les effets indésirables sont nombreux et peuvent devenir graves.
Pourtant, en étant réduite à l’état de crème, peu de précautions sont données alors que cela reste le même produit. Les spécialistes demeurent flous quant aux effets secondaires et le patient ne pense pas forcément au pire avec un petit tube de crème entre les mains. Pourtant une dualité existe entre les médecins, les uns recommandant de ne pas en appliquer sur le visage et d’autres n’y prêtant pas attention, par exemple.
La cortisone prescrite par voie cutanée est souvent sous-évaluée car elle paraît plus inoffensive (surement due au faible pourcentage dans la composition). Ce qui est vrai, mais elle n’en reste pas moins bénigne. Elle est habituellement administrée avec une crème neutre, servant d’émollient pour diluer la cortisone. Si pendant longtemps nous avons pensé qu’une telle application était sans risques, nous savons désormais que les cosmétiques passent bien dans le sang. Et de ce fait, même un faible dosage pénètre dans le corps.
La prise de ces médicaments pourrait-être une source potentielle de perturbation endocrinienne sur le long terme. Et même plus. Le problème est que la prescription de dermocorticoïdes n’a pas vraiment de réelle durée qui soit suivie par les professionnels de santé. Et s’il il se trouve que si, alors le patient s’en voit prescrire de manière récurrente car la cortisone a pour but de masquer et non de guérir. Ils ne savent généralement pas non plus reconnaitre quand les arrêter à temps. De ce fait, il est courant de les utiliser sur de longues périodes sans savoir que le corps en devient absolument chamboulé, voir dépendant.
Des ordonnances qui demandent de la réflexion
Les dermocorticoïdes sont prescrits sur de courtes périodes ou par intermittence. Malgré un encadrement des médicaments plus strict en France que dans certains pays, la cortisone en crème reste assez peu contrôlée. On peut aussi bien se voir prescrire plusieurs tubes de corticoïdes sur une seule et même ordonnance, sans recommandation particulière. Les pharmaciens n’alertent pas toujours sur leur utilisation.
La cortisone entre dans la classe de médicaments appelés immunosuppresseurs, mais il en existe bien d’autres également administrés pour des problèmes de peau atopique. Un des composants les plus utilisés est le tacrolimus. Ce traitement, comme pour la cortisone, sera donné à court terme ou comme traitement par intermittence. Il est important de savoir que les effets indésirables sont souvent similaires.
Dans tous les cas, ces médicaments sont à prendre avec beaucoup de pincettes ou alors mieux vaut les éviter complètement. Il est primordial de bien lire les notices d’utilisation même si vous faites confiance à votre médecin. Surtout n’en donnez à quiconque et ne vous auto-médicamentez pas, même avec de vieux tubes restés au placard.
Crème peau atopique : les alternatives ?
Aujourd’hui il est possible de vivre plus en confort avec l’eczéma sans passer forcément par des traitements lourds. Essayez d’éviter certains aliments, de trouver les causes allergiques ou psychologiques. Privilégiez une crème neutre à une crème à la cortisone, qui pourrait au bout d’un certain moment valoir un sevrage très douloureux pour le corps , même avec seulement quelques applications au cours de sa vie et un arrêt progressif.
Un traitement à la cortisone même en crème reste lourd. Il y a beaucoup de contraintes, les recommandations sont très peu expliquées et le suivi n’est pas assez strict. A savoir qu’il ne faut jamais en appliquer sur le visage, l’intérieur des cuisses et la poitrine qui sont des parties sensibles où la peau est plus fine.
Nombreux encore sont les articles sur internet prônant les dermocorticoïdes comme sans risques, même pour les bébés. Pourtant, beaucoup d’effets indésirables autres que la peau, comme une baisse du système immunitaire, des problèmes intestinaux ou un mauvais fonctionnement des organes, existent. Les notices d’utilisation recommandent de ne pas en prendre sur une longue durée, même par intermittence.
A noter que tous les médicaments finissant par « oïde » sont à base de cortisone.
Vous savez maintenant qu’il vaut mieux être très vigilant avant d’utiliser des immunosuppresseurs comme la cortisone par voie cutanée. Peu de médecins mettent en garde et aujourd’hui de plus en plus de personnes (tout âge confondu) souffrent d’une maladie appelée « Red Skin Syndrome » (le syndrome de la peau rouge). Une maladie pour laquelle l’Association VDD se bat au quotidien pour sa reconnaissance. Cela fait suite à une application prolongée. Même si un spécialiste de la peau vous en prescrit, il est bon de se faire son propre avis sur ces médicaments.